Communitycenter

Sainte-Marguerite : le centre culturel peut être vendu

Communitycenter

Le ministre Maka Kotto n’a pas profité du délai de soixante jours que lui donnait la Loi sur le patrimoine culturel (article 56) pour se porter acquéreur du centre culturel de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson à la suite de l’avis écrit déposé par la Ville de sa volonté de vente à HBO Construction. Cette voie avait été proposée par l’architecte Philippe Lupien lors de la représentation faite par Docomomo Québec devant le Conseil du patrimoine du Québec le 13 juin dernier vu le montant dérisoire de l’offre d’achat : 100 000 dollars pour un immeuble de 170 000 pieds carré et son terrain de plus de 200 000 pieds carré (près de 2 hectares) riverain au lac Masson, même pas le prix d’un petit chalet au bord de l’eau! Une telle mesure était aussi souhaitée par la Société d’histoire de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et d’Estérel (SHSME) qui le priait de le faire.

Les élus municipaux de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson se réjouissent de cette décision, la mairesse voyant dans cette décision du ministre la volonté de ne pas endetter les citoyens, une interprétation que l’équipe Boucher juge à juste titre biaisée. Soulignons que dans le passé, un tel droit de préemption a rarement été exercé, la loi offrant tous les moyens de préserver les valeurs des immeubles patrimoniaux qui nécessitent réparation ou rénovation, peu importe leur propriétaire. Le cas le plus récent est celui de l’ancienne bibliothèque Saint-Sulpice à Montréal, un immeuble classé en 1988 dont le MCCFQ dirigé par la ministre Saint-Pierre s’est porté acquéreur en 2008. Le but n’était pas de nature financière, mais bien symbolique : éviter la vente à des intérêts mercantiles et la transformation en librairie de l’édifice construit en 1914 pour abriter l’institution reconnue à titre de «pierre d’assise de l’histoire de la culture francophone du Québec». Sans doute, l’ancien centre commercial et communautaire du domaine de l’Estérel n’a pas une telle portée identitaire.

Rappelons que l’ancien centre commercial et communautaire du domaine de l’Estérel construit en 1937 est protégé dans le cadre d’un avis d’intention de classement signé le 18 avril 2013 par le ministre Kotto, une décision prise à la suite de la demande introduite par la Société d’histoire de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et Estérel (SHSME), Action Patrimoine et Docomomo Québec en 2007 et réitéré récemment face au projet de reconversion du bâtiment choisi par la Ville à la suite de l’appel de proposition lancé en octobre 2012. La mesure de protection concerne la tête du bâtiment ceinturée par le grand mur-rideau de bois, la cage d’escalier principale et le Blue Room au 3e étage. Elle est accompagnée d’une aire de protection qui permet d’exercer un contrôle sur l’ensemble du bâtiment de même sur toute intervention dans son environnement immédiat. FVL-31 août 2013.

Pour en savoir plus

Culture et communications Québec, «La bibliothèque Saint-Sulpice», en ligne. Consulté le 30 août 2013.

Culture et communications Québec, «La bibliothèque Saint-Sulpice», Répertoire du patrimoine culturel, en ligne. Consulté le 30 août 2013. 

Descôteaux, Bernard, «Retour au propriétaire légitime», Le Devoir, 18 décembre 2007, en ligne. Consulté le 30 août 2013.

Québec, Loi sur le patrimoine culturel, en ligne. Consulté le 30 août 2013.

Jetté, Bérénice, «Le ministère de la Culture ne se porte pas acquéreur du Centre culturel», Accès Laurentides, 27 août 2013, en ligne. Consulté le 30 août 2013.

Jetté, Bérénice, «L’équipe Boucher s’insurge face à l’interprétation de la Ville», Accès Laurentides, 27 août 2013, en ligne. Consulté le 30 août 2-13.

Houle, Isabelle, «Le ministère de la Culture n’achète pas», Le Journal des Pays-d’en Haut-La Vallée, 27 août 2013, en ligne. Consulté le 30 août 2-13.

Lettre du docteur Robert Lavigne, ex-président et fondateur de la SHSME à monsieur Maka Kotto, ministre de la Culture et des Communications, 12 août 2013, en ligne.

SHSME, «Communiqué : Vente du centre culturel de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, un geste irresponsable de la muncipalité que seul le ministre Maka Kotto peut stopper», 17 août 2013, en ligne.

 

Le ministre Maka Kotto n’a pas profité du délai de soixante jours que lui donnait la Loi sur le patrimoine culturel (article 56) pour se porter acquéreur du centre culturel …

pour aller plus loin

articles