FIG. 1
Soirée-conférence 5, 27 mars 2024. © Photo : France Vanlaethem, Docomomo Québec.

Résumé et captation de la soirée-conférence 5

L’édifice. Le 1141 route de l’Église est un petit édifice de bureaux de l’architecte Paul-Émile Samson qui s’élève depuis 1970 au coin du boulevard Hochelaga à Québec, un pavillon, à l’origine bureau de Poste Canada de la ville de Sainte-Foy, le complétant. Avec ses 12 étages, il est un des premiers immeubles en hauteur érigés sur le plateau de Sillery qui connaissait une urbanisation rapide depuis les années 1950.

Statut patrimonial. Au fil du temps, les travaux engagés sur l’immeuble l’ont peu affecté, si c’est le changement des fenêtres en 2003, sans égard aux divisions existantes. Relevé dans le Répertoire du patrimoine bâti de la Ville de Québec, il est reconnu d’intérêt « supérieur » vu son implantation précoce dans ce quartier de Sainte-Foy, l’authenticité de son architecture et sa visibilité dans le paysage urbain.

Le mandat. En 2013, cette propriété fédérale est acquise par la Société québécoise des infrastructures (SIQ) qui entreprend de réaménager les étages et projette des travaux sur l’enveloppe en panneaux de béton préfabriqués dont l’étanchéité était défaillante depuis longtemps. Dès lors des investigations techniques sont menées pour cerner les problèmes. En 2020, une étude patrimoniale est réalisée par Bergeron Gagnon et, l’année suivante, les agences Lemay et ABCP sont mandatées afin de la réfectionner.

Le projet. Outre de bien identifier les problèmes posés par l’enveloppe, les architectes ont précisé leur compréhension de l’édifice en menant une étude de sa genèse architecturale qui débouche sur une analyse graphique de ses principales composantes et de leur articulation. Techniquement, en sus d’être faiblement isolée, la façade présente de nombreux ponts thermiques et les ancrages des panneaux de béton préfabriqués sont corrodés et peu accessibles. De plus, ses détails empêchent un bon drainage de l’eau; au contraire, ils favorisent les infiltrations entrainant la corrosion des ancrages peu accessibles des panneaux de béton préfabriqués.

Six options furent étudiées : démantèlement et réinstallation des panneaux existants réparés, avec épaississement ou non de l’isolation ; nouveau parement en panneaux de béton léger ou non ; parement en métal ; mur-rideau. Chacune fut évaluée des points de vue suivants : coût, authenticité, acceptabilité (obtention du permis), économie d’énergie, échéancier, durabilité et impact environnemental. Finalement, la solution en béton léger fut retenue. 

Par ailleurs, il fut décidé de ne pas agrandir le pavillon afin de favoriser la bonification des aménagements extérieurs du bâtiment.

Le chantier. Au printemps 2024, les nouveaux panneaux en béton léger ont été substitués aux anciens. En reprenant des dimensions standardisées, ils ont été rapidement mis en œuvre malgré la complexité de la forme, mais le démantèlement des panneaux fut toutefois plus complexe, plusieurs ancrages existants étant difficilement accessible. La structure de béton, mise à nue, s’est dévoilée, exprimant la tectonique du bâtiment jusque dans ces moindres détails.

Leçons. Le 1141, route de l’Église à Québec rénové, sans pour autant que son apparence, sa physionomie et sa matérialité aient été métamorphosées, constitue dans un paysage urbain en pleine mutation, un jalon temporel bienvenu.

Réfection de l’enveloppe de l’édifice 1141, route de l’Église à Québec
Projet de Lemay et ABCP architecture
Conférenciers : Éric Pelletier et Sarah Perron-Desrochersm architectes

Groupes et personnages associés

Lemay et ABCP architecture

Éric Pelletier et Sarah Perron-Desrochers, architectes, chargés de projet

Société québécoise des infrastructure (SQI)

EMS, ingénieurs en structure

Genecor experts conseils, Ingénieur mécanique

Escaléra, entrepreneur général

Bétons préfabriqués du Lac (BPL)

Vitrerie Pro-verre

articles