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Soirée-conférence 6, 17 avril 2024. © Photo : Docomomo Québec.

Résumé et captation de la soirée-conférence 6

https://youtu.be/saVB8aYRSYk

L’édifice. Place du Portage III (PDP III) s’élève sur la rue Laurier, de part et d’autre du boulevard de Maisonneuve. PD III fait partie du vaste complexe fédéral bâti dans les années 1970, en territoire québécois, pour loger une fonction publique en plein essor. Totalisant 130 000 m2, PDP III se compose d’une suite de six barres de bureaux s’élevant sur un podium technique et reliées entre elles par une galerie publique qui enjambe le boulevard. PDP III inclut le terminus d’autobus couvert qui enserre ce dernier ainsi que partiellement la place Aubry, extrémité ouest de l’esplanade adjacente à la promenade du Portage et au Vieux Hull. Les architectes David Boulva Dimakopoulos conçurent PDP III en privilégiant l’accès automobile. PDP III est complétée par un stationnement souterrain dont une rampe s’ouvre sur la rue Laurier, au pied de l’entrée principale peu invitante. Encastrée dans la façade, celle-ci est située au sommet d’une large volée d’escaliers menant au niveau de la galerie publique. À cette hauteur, cette dernière est transformée en un atrium qui, de l’autre côté, descend jusqu’au niveau de la rue et la desserte carrossable.

Statut patrimonial. Comme toute propriété fédérale sujette à travaux, PDP III fut soumise par Travaux publics et Services governementaix Canada (TPSGC), son propriétaire, au Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine (BEÉFP) pour évaluation. PDP III est un édifice patrimonial «reconnu», à la différence de PDP I et II, «classifiés». Aussi, l’implication du BEÉFP n’a été au-delà de la désignation. Par ailleurs, PDP III relève de l’autorité de la Commission de la Capitale nationale (CCN). Soulignons la charge mémorielle négative qui est attaché à Place Portage issue d’une rénovation urbaine dont la violence des démolitions fut dénoncée.

Le mandat. Le renouvellement de PDP III vise à contribuer à l’objectif d’un « gouvernement à faible émission de carbone » tout en densifiant son occupation de près d’un tiers (de 4 700 à 6 800 personnes) et en améliorant le bien-être des usagers. Dans ce dossier, le client — Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) — est représenté par un gestionnaire privé, BGIS. La conférence s’est concentrée sur le mnadat de renouvellement de l’enveloppe et de réhabilitation urbaine du complexe.

Les études préalables. Au début du processus de planification et dans la foulée de l’étude patrimoniale rédigée par Parcs Canada pour le compte du BEÉFP, un rapport fut produit visant à fournir des recommandations pour l’élaboration du projet de « réhabilitation » de PDP III afin de préserver sa valeur patrimoniale. Celles-ci sont établies en se référant aux Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux du Canada (Parcs Canada 2010). Elles sont issues de l’examen simultané de la valeur patrimoniale et de la valeur contemporaine, précisée en tenant compte des besoins du client et des attentes exigences de la CCN et de la Ville, et ceci aux trois échelles du paysage, de l’urbain et de l’architecture, extérieure et intérieure. Fondée sur la théorie de la conservation élaborée par Aloïs Riegl au début du XXIsiècle, cette approche inclut dans la matrice qui la concrétise, des observations portant sur la concordance ou non des valeurs, sur la spécificité du patrimoine moderne et sur des précédents. Par ailleurs, les études visant à diagnostiquer l’état du complexe concluent à la détérioration avancée du mur-rideau et à son inefficacité énergétique.

Le projet. Il vise principalement à améliorer le rapport de PDP III à la rue et à renouveler l’enveloppe des immeubles. Le concept urbain consiste à aménager deux entrées largement vitrées situées de plain-pied avec la rue Laurier et à paysager ses abords. Ces reconfigurations qui visent à plus de visibilité sur rue et à améliorer l’accessibilité, nécessitent une réorganisation des locaux techniques. L’un des halls occupe la tête du podium au coin ouest du boulevard. L’autre prend la place de l’entrée principale existante. L’atrium devient ainsi traversant au niveau du rez-de-chaussée. Par ailleurs, une ceinture verte est aménagée le long de Laurier, complémentaire au futur parc riverain, et qui se prolonge entre PDPIII et PDPIV. Le concept des façades tient compte de la présence du podium, de la verticalité des volumes de circulation et de la facture du mur-rideau. Trois options furent considérées : la préservation de l’existant, sa réinterprétation et celle de l’innovation sans lien avec le patrimoine. Filnalement la solution retenue pour l’enveloppe de l’ensemble des barres, est celle d’un mur-rideau dont la verticalité est affirmée par un motif imprimé dans le verre et l’horizontalité par le détail en creux du nouveaux mur-rideaux à hauteur des planchers. Les tours de circulation revêtues de panneaux de béton rainurés préfabriqués sont rénovées. Les éléments existants sont remplacés par des éléments semblables en GFRC, plus minces et de ce fait permettant une isolation améliorée. La vocation urbaine de la passerelle enjambant le boulevard est affirmée comme « entrée de ville ». Sa transformation est l’occasion de commémorer les peuples autochtones. La mise en lumière de son mur-rideau reprend la luminosité et la dynamique des aurores boréales.

Place du Portage III : réhabilitation et recontextualisation urbaine
Projet de Provencher_Roy et Perkins+Will
Conférenciers : Mélanie Dupuis, architecte et Gerardo Pérez, architecte et urbaniste

Groupes et personnages associés

Provencher_Roy et Perkins+Will, architectes ; chargée de projet : Mélanie Dupuis, architecte ; assisté de Gerardo Pérez, architecte et urbaniste

Travaux publics et Services gouvernementaux Canada

Services publics et Approvisionnement Canada

BGIS

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