Soirée-conférence 4, 21 février 2024. © Photo : Soraya Bassil, Docomomo Québec.
FIG. 1
Soirée-conférence 4, 21 février 2024. © Photo : Soraya Bassil, Docomomo Québec.

Résumé et captation de la soirée-conférence 4

L’édifice. Implanté dans un parc boisé, non loin du centre-ville, le Séminaire de Saint-Hyacinthe est un édifice de style classique construit progressivement à partir de 1849, autour d’une cour. Le corps central surmonté d’un dôme, fut reconstruit en 1963. Portée par une ossature de béton et revêtue de pierre calcaire, l’aile Girouard se distingue par son modernisme teinté de classicisme, sa silhouette émulant le disparu.

Statut patrimonial. Outre d’être relevé dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec, le Séminiaire de Saint-Hyacinthe ne bénéficie d’aucun statut patrimonial officiel malgré l’importance historique du lieu. Par ailleurs, il n’a fait l’objet d’aucune étude d’évaluation patrimoniale.

Le mandat. Depuis la rentrée scolaire 2015, l’école secondaire publique Casavant est installée dans la partie située à l’est de l’ensemble. En 2019, pour faire face au nombre croissant d’élèves, le Centre de services scolaires de Saint-Hyacinthe (CSSH) acquiert l’aile Girouard plutôt que d’envisager la construction d’un nouvel édifice et il confie sa réhabilitation aux architectes Affleck de la Riva.

Le projet. Le passage de la vocation résidentielle à l’usage scolaire implique un changement d’échelle de la distribution interne et nécessite une mise aux normes importante. La structure de l’aile Girouard devait être consolidée par l’introduction de murs de refend et joints de mouvement afin d’améliorer sa performance sismique. De plus, l’accès et l’évacuation de l’immeuble devaient être revus pour des raisons d’accessibilité universelle et de sécurité, et un réseau de gicleurs installé. La performance énergétique est assurée par l’installation d’un réseau géothermique.

Le projet de réhabilitation fut élaboré en temps de pandémie, à distance. Il n’a pas été précédé d’une étude patrimoniale. Il a été décidé de préserver les façades, alors l’intérieur fut cureté afin d’accueillir salles de classe, espaces de rencontre et bureaux. L’objectif était de créer un milieu de vie stimulant avec vues sur la cour intérieure.

L’enveloppe du bâtiment fut réfectionnée et isolée. Des fenêtres en bandeau sont percées dans la façade arrière pour améliorer l’éclairage naturel des locaux. Une entrée de plain-pied avec le parc est aménagée à la jonction avec l’aile est, son vaste sas vitré la signalant. Par ailleurs, à l’arrière, une nouvelle cage d’escalier est ajoutée, son volume enveloppé d’un assemblage artisanal de feuilles de cuivre patiné se détachant sur la façade de pierre calcaire. Le bel étage réservé à l’administration s’organise de part et d’autre de l’entrée d’origine dont le vaste hall est largement vitré côté cour intérieure. Il s’ouvre de plus sur le sous-sol où est installée la cafeteria. La structure de béton de l’aile, ses colonnes champignons et ses dalles gaufrées mises à nu confèrent son caractère aux intérieurs à dominante claire. Des applications colorées au mur et au sol viennent égayer les espaces communs et de circulation selon une logique qui rappelle l’organisation ancienne, d’étage en étage.

Le 1%, œuvre d’art picturale intégrée aux aires de circulation, est le travail de l’artiste Caroline Cloutier.

Chantier. Enfant de la pandémie, le chantier s’est étalé sur une période de plus de 20 mois et a nécessité le traitement d’un nombre important de demandes d’équivalences pour les produits installés.

Leçons. L’intérêt architectural de la proposition repose sur la reconnaissance des concepteurs des qualités matérielles et spatiales offertes par les bâtiments de l’ancien Séminaire, leur mise en valeur se développant autour d’interventions minimalistes, ponctuées de gestes clairs.

Les conférenciers ont souligné que la réussite du projet est largement redevable à la bonne entente entre les parties prenantes : le maître d’ouvrage — la CSSH —, la Ville de Saint-Hyacinthe et le Séminaire. Afin de préserver le lieu et d’appuyer le CCSSH dans la réalisation de ce projet, la municipalité s’est portée acquéreur de la partie avant du terrain boisé au milieu duquel s’érige le Séminaire pour en faire un parc public.

Réhabilitation de l’aile moderniste du Séminaire de Saint-Hyacinthe
Projet d’Affleck de la Riva
Conférenciers : Gavin Affleck et Richard de la Riva

Groupes et personnages associés

Affleck de la Riva / Boulianne Charpentier architectes

Richard de la Riva et Gavin Affleck, architectes, chargés de projet

Centre de services scolaires de Saint-Hyacinthe

WSP, ingénieurs en structure et civil

GBI, ingénieurs en mécanique et électricité

Construction Gératek, entrepreneur général

Caroline Cloutier, artiste visuelle

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