Capsule no 1. La reconstruction patrimoniale et la doctrine de la conservation

En principe, la reconstruction n’est pas un mode de conservation légitime du patrimoine culturel. La charte de Venise, le document fondateur de la principale organisation non gouvernementale en matière patrimoine, le Conseil des monuments et des sites (ICOMOS) en 1965 la rejette. Cependant, un écart existe entre la pratique et la doctrine, cette dernière évoluant sous la pression de la première ainsi qu’en même temps que la notion de patrimoine dont la réalité matérielle n’est plus avant valorisée, mais encore sa dimension immatérielle, symbolique. Si la charte de Riga adoptée en 2000 accepte la reconstruction de biens détruits, c’est avec beaucoup de précautions.

France Vanlaethem est professeure émérite de l’École de design de l’UQAM. Diplômée architecte de l’École nationale d’architecture et des arts visuels de La Cambre à Bruxelles, elle détient un doctorat de l’Université de Montréal, obtenu à la suite du dépôt d’une thèse portant sur le mouvement moderne en Belgique. L’architecture novatrice du XXe siècle est au centre de ses travaux de recherche et de son enseignement. Cet intérêt l’a conduit a mener la première campagne en faveur du patrimoine moderne au Québec, celle dénonçant la rénovation du Westmount Square de Mies van der Rohe à Montréal en 1988. Depuis lors, la conservation architecturale est au centre de sa réflexion et de ses études. Elle est présidente fondatrice de Docomomo Québec, enseignante au sein du programme d’études supérieures en architecture moderne et patrimoine à l’UQAM. Elle est l’auteur entre autres Patrimoine en devenir : l’architecture moderne du Québec éditée en 2012, à l’initiative du Conseil du patrimoine du Québec.