
Programmation 2025.26. Après-midi conférence 2
Mirabel — Un grand rêve moderne
Conversation avec Georges Adamczyk, professeur émérite de lÉcole d’architecture de l’Université de Montréal
Les grands projets progressistes visant à sortir le Québec de la Grande Noirceur se succèdent durant les années 1960. La Révolution tranquille transforme radicalement la société québécoise, tout comme son architecture qui tente désormais de représenter une société prête à affronter son avenir avec ambition et enthousiasme. Avec la construction des stations de métro, l’Expo 67, et l’émergence de nouvelles typologies architecturales pour tous les ministères maintenant détachés de l’influence de l’Église, Montréal, métropole en devenir, est au cœur de cette transformation.
La première moitié de la décennie suivante poursuit sur cette lancée avec la deuxième série de stations du métro de Montréal, la planification des infrastructures pour accueillir les Jeux olympiques de 1976, ainsi que la réalisation d’un aéroport à la hauteur de cette métropole — un lieu névralgique destiné à devenir un hub nord-américain.
En architecture, plusieurs firmes atteignent leur pleine maturité grâce à cette période fertile en commandes publiques. Parmi elles, Papineau, Gérin-Lajoie, Leblanc, architectes, grâce au talent de ses trois fondateurs, contribue à la création de certains des bâtiments les plus marquants et techniquement novateurs de l’époque. Mandatée dès la fin des années 1960 pour dessiner l’aéroport du futur, la firme explore, visite, analyse, puis donne forme à une configuration aéroportuaire parmi les plus innovantes de l’époque, tant en Amérique qu’en Europe.
Inauguré le 4 octobre 1975, l’aéroport est controversé dès son ouverture étant implantée sur un fragment de 69 000 000 m² des 320 000 000 m² de terres agricoles expropriées du village de Saint-Scholastique, un maigre 21%. Bien que pensée pour une expansion future et pour le développement d’une ville qui ne s’est jamais concrétisé, l’aéroport peine dès le départ à relever le pari du premier ministre Trudeau. Progressivement, il perd son statut de hub d’avenir.
En 1997, ADM décide de recentrer les vols à Dorval (aujourd’hui l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau). Le dernier vol commercial quitte Mirabel en 2004, suivi dix ans plus tard par les pelles mécaniques de la démolition, amorcée en 2014. Abandonné pendant une décennie, ce bâtiment est, pour certains, le symbole d’un mauvais choix politique, et pour d’autres, une icône d’une modernité architecturale pleinement assumée au Québec. Sa démolition ne laisse personne indifférent.
L’évènement Mirabel : un grand rêve moderne organisée par les professeurs Carlo Carbone et Réjean Legault avec l’appui de Docomomo Québec et l’École de design sera l’occasion de faire revivre cet édifice remarquable de la modernité québécoise, de discuter et débattre de l’importance de conserver et diffuser la mémoire de ces infrastructures disparues, qui ont profondément marqué toute une génération par leur ouverture vers un avenir prometteur.
Remerciements spéciaux à nos partenaires
Provencher_Roy et l’École de design de l’UQAM
École de design, UQAM, salle DE-3550 (Montréal)
3 octobre 2025, à 13 h 30

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