Gérin-Lajoie-Robertson
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Gordon Robertson Educational Centre, Papineau Gerin-Lajoie LeBlanc, 1973, Iqaluit, NU, Canada. Crédits: Guy Gérin-Lajoie.

L’architecte Guy Gérin-Lajoie est décédé

Rares sont les architectes de sa génération, celle des diplômés des années 1950, qui sont encore vivants aujourd’hui. En mars 2013, il donnait une conférence aux étudiants en architecture moderne et patrimoine de l’École de design de l’UQAM. Il est décédé le 21 mai dernier à l’âge de 87 ans.

Comme plusieurs jeunes francophones rebutés par l’enseignement rétrograde offert par l’École des beaux-arts de Montréal, Guy Gérin-Lajoie fut formé à l’École d’architecture de l’Université McGill qu’avait modernisé son jeune directeur John Bland. Il y rencontra ses futurs associés, Louis-Joseph Papineau (Montréal, 1930) et Michel Le Blanc (Perpignan, 1930-2006). En 1957, ils se lancèrent en affaire en ouvrant leur agence, Papineau, Gérin-Lajoie, LeBlanc, après leurs premières expériences professionnelles, au sein de la Société centrale d’hypothèque et de logement pour Gérin-Lajoie. En 1970, alors que les commandes affluaient, elle intégra un quatrième associé, Gordon Edwards (1930-2005), autre ancien de McGill, pour peu de temps cependant. En 1973, ce dernier quitta l’équipe, suivi un an plus tard par Papineau. La firme continuerait à oeuvrer jusqu’en 1981 sous le nom de PGL, élargissant son rang d’action au Grand Nord et au Moyen-Orient.

Dans les années 1960, Papineau, Gérin-Lajoie, LeBlanc réalisèrent plusieurs constructions particulièrement remarquables, à commencer par une des toutes premières stations du métro de Montréal, la tectonique station Peel (1962-1966). En 1964, l’agence remporte le concours pour le pavillon du Québec à l’Exposition universelle et internationale de Montréal de 1967. Autre réalisation majeure, l’élégante tour de béton signal de la résidence des étudiantes (1964-1965) de l’Université de Montréal. Autre commande d’importance, en 1969, le projet de l’aérogare internationale de Mirabel qui serait inaugurée en 1974 et démolie quarante ans plus tard. PGL est la seule agence ayant conçu deux stations du métro à Montréal. Lors de l’extension du réseau à l’occasion des Jeux olympiques de 1976, elle construisit la station Radisson exploitant cette fois la plasticité du béton. Parmi les autres réalisations de l’agence se trouvent plusieurs édifices scolaires et universitaires.

Par ailleurs, à la fin des années 1970, l’agence développe une expertise pour la construction d’édifices adaptés aux climats extrêmes et aux sites difficiles d’accès en exploitant les potentialités des matériaux synthétiques et de la préfabrication. C’est ce sujet dont traita avec passion et enthousiasme Guy Gérin-Lajoie lors de sa conférence à l’UQAM.

FVL-2015-05-27.

Le 26 mai 2015 ont lieu des funérailles de l’architecte Guy Gérin-Lajoie (1930-2015) en l’église St-Jovite à Mont-Tremblant. Souhaitons nos plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.

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pour aller plus loin

Les Salons Funeraires Guay Inc., «À la mémoire de Guy Gérin-Lajoiemai 6, 1928 - mai 21, 2015», Dignité, en ligne.

Lamarre, Marie-Ève, PGL 1957-1973, Montréal, DESS architecture moderne et patrimoine, 2010, 30 pages, ill.

Larocque, Sylvain, «Aérogare de Mirabel: un architecte en deuil», La Presse.ca, 2 mai 2014.

Lortie, André, directeur, Les années 1960, Montréal voit grand, Montréal, Centre canadien d'architecture, Vancouver et Toronto, Douglas & Mcintyre, 2004, 215 pages, ill.

Vanlaethem, France et Sophie Mankowski, dir., Sur les traces du Montréal moderne et du domaine de l’Estérel au Québec / Discovering Modern Montréal and the Estérel Resort in Québec, Bruxelles, CIVA, Montréal, Docomomo Québec, 2007, 218 pages, ill.

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