Atomium

L’Expo 58 de Bruxelles, héroine de roman

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Tout comme la tour Eiffel, l’Atomium sur le plateau Heysel à l’extérieur de Bruxelles est l’emblème du paysage de la ville. Construit pour l’Exposition universelle de 1958, il n’est néanmoins pas aussi célèbre que la tour parisienne. Or pour moi c’est aussi beau, c’est un bâtiment qui a autant de sens, un bâtiment qui parle d’espoir en l’avenir, espoir dans le progrès scientifique, c’est un bâtiment de son temps, une création de la fin des années 50. C’est un bâtiment qui me remplit d’un sentiment puissant de futurisme et de nostalgie à la fois. C’est ma première rencontre avec l’Atomium, il y a quatre ou cinq ans, qui m’a donné l’idée de placer ce roman à Expo 58.

C’est en ces termes que l’écrivain britannique Jonathan Coe débute l’entrevue menée par Caroline Broué de La Grande table, l’émission culturelle et intellectuelle du midi de France Culture, le 12 février 2014. Il était interviewé à l’occasion de la sortie en français chez Gallimard de son dernier livre intitulé Expo 58, à la fois, parodie de roman d’espionnage et méditation sur la modernité, le principal personnage du roman étant tiraillé son désir de liberté et le poids de la tradition. Les propos de l’auteur sont écoutables pendant 1000 jours après l’émission.

Malgré qu’il soit devenu l’un des symboles de Bruxelles, il est évident que malgré sa présence l’Atomium n’est pas un emblème dont la puissance peut égaler celle de la tour Eiffel à Paris. D’abord, car sa localisation est marginale par rapport au centre. Si ce n’est de proche, de nulle part, il est visible, le plateau du Heysel, site des expositions depuis 1930, étant situé au nord de la ville, à une petite dizaine de kilomètres de son coeur, la vénérable Grande Place. Ensuite, l’Atomium ne culmine qu’à une centaine de mètres. De plus, son histoire plus courte n’est aussi lestée de souvenirs que la tour devenue symbole de la France, aimée des artistes avant de l’être du grand public, comme le relate Henri Loyrette dans Les lieux de mémoire.

Certes, ils sont tous deux des «images de la modernité», celle toujours confiante dans les pouvoirs pacifiques de l’énergie nucléaire dans le cas de l’Atomiun, malgré Hiroshima et Nagasaki. À l’Expo 58, l’audace des ingénieurs était commémorée par la flèche du génie civil, une construction en porte-à-faux en béton. Avec ses neufs sphères, l’Atomium représente la maille conventionnelle du cristal de fer agrandie 165 millards de fois. Ce monument qui accueille le public, dans certaines de ces branches passant escaliers mécaniques et escaliers menant au sommet, fut conçu par l’ingénieur André Waterkeyn et l’architecte André Polack.

Au début des années 2000, l’Atomium qui aurait dû être démoli après l’Expo et qui était bien dégradé, fut restauré grâce à un partenariat entre l’État fédéral belge, la Région de Bruxelles-Capitale et Bruxelles-ville et sous la direction de l’agence Origin. Pour lui redonner son éclat, les triangles d’aluminium de son enveloppe furent remplacés par d’autres en acier inoxydable. Son éclairage intérieur et extérieur fut remplacé avec la collaboration du designer allemand Igno Maurer qui, dans les années 1980, révolutionna l’éclairage domestique avec ses lampes poétiques. De plus, outre une mise aux normes de l’ensemble de l’édifice, l’intérieur fut rénové pour accueillir les visiteurs, très nombreux. En avril 2004, Anne Van Loo, la secrétaire de la Commission royale des monuments et des sites de la région de Bruxelles, donna une conférence sur le sujet dans le cadre des activités du DESS en architecture moderne et patrimoine de l’UQAM. À l’époque, le bâtiment n’était pas classé à titre de monument historique. FVL, 19-04-2014.

 

Pour aller plus loin …

«Atomium», Ingo Maurer, en ligne. Consulté le 19 avril 2014.

Coe, Jonathan, Expo 59, Paris, Gallimard, 2014, 336 pages.

«Jonathan Coe. Expo 58», Gallimard, en ligne. Consulté le 19 avril 2014.

«Jonathan Coe», La Grande table (première partie), en ligne. Consulté le 19 avril 2014.

Loyrette, Henri, «La tour Eiffel», Pierre Nora, direction, Les Lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1997, p. 4270-4293.

«Restauration de l’Atomium à Brxuelles», Origin Architecture & Engineering, en ligne. Consulté le 19 avril 2014.

Site officiel de l’Atomium, en ligne. Consulté le 19 avril 2014.

Tout comme la tour Eiffel, l’Atomium sur le plateau Heysel à l’extérieur de Bruxelles est l’emblème du paysage de la ville. Construit pour l’Exposition universelle de 1958, il n’est néanmoins …

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