Le béton, c’est laid!
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C’est un secret pour personnes, l’architecture et le patrimoine modernes ne sont pas les plus aimés, même si la situation s’améliore avec le temps. Ils sont victimes de nombreux préjugés que nous tenterons de bousculer ou encore pâtissent d’un manque de connaissance que nous chercherons à compenser, sans être aveugles de leurs problèmes et limites. Un matériau plus que tout autre est détesté par bien des gens : le béton. Ce matériau est pourtant une des grandes conquêtes technologiques et architecturales de la modernité. Pour beaucoup, même s’il a donné naissance à des chefs-d’oeuvre, le béton est devenu « un symbole ambigu de puissance technique et d’inhumanité », comme le note Bernard Hamburger.
L’invention du béton remonte au XIXe siècle, ou du moins celle de sa version « moderne » issue de la découverte de ce produit de synthèse qu’est le ciment artificiel. Dans l’Antiquité, les Égyptiens et les Romains mettaient déjà en oeuvre une pâte faite de sable qui durcit grâce à l’ajout d’une poudre volcanique, la pouzzolane, qui durcit au contact de l’eau. Néanmoins, ce matériau monolithique, solide et durable, n’acquit pas dès lors une identité formelle. Il permettait cependant d’édifier des dômes et des voûtes de grande portée qui introduisirent une spatialité nouvelle dans l’architecture.
La mise au point du béton prit plusieurs décennies après que l’ingénieur français Louis Vicat ait établi la formule de la chaux artificielle en 1817 et que le briquetier anglais John Aspin ait fait breveter le ciment Portland gris en 1824. Il fallut quelques années de plus pour qu’une forme architecturale soit donnée à ce matériau nouveau par des architectes comme Frank Lloyd Wright en Amérique du Nord ou encore Auguste Perret aux États-Unis.
Coulé dans un coffrage, le béton que certains qualifient de «pierre liquide», se caractérise par sa grande plasticité et son monolithisme. Son apparence, sa couleur et sa solidité peuvent varier en jouant sur la nature et la composition de ses ingrédients et le traitement de sa surface. Certes, souvent peu d’attention est portée à ces aspects et sa mise en oeuvre est peu soignée, ce qui en fait un matériau sans qualité esthétique. Néanmoins quand il est traité avec recherche, il produit des effets visuels, voire tactiles qui varient considérablement suivant les techniques de fabrication utilisées et peut connoter des significations culturelles positives. Plusieurs architectes ont cru et croient encore dans ses vertus. FVL, 10-2011
Pour aller plus loin…
Bernard Hamburger, «Le béton armé », Encyclopedia Universalis, en ligne <www.universalis-edu.com> (Consulté le 15 novembre 2008)
Claire Poitras, « Les architectes et l’introduction du béton armé à Montréal de 1900 à 1930 », mémoire en histoire de l’art présenté à la Faculté des études supérieures de l’Univertsité de Montréal, décembre 1989, 177 p., ill.
Cyrille Symonnet, Le béton. Histoire d’un matériau. Économie, technique, architecture, Paris, Éditions Parenthèses, 2005, 222 p., ill.
Ola Wedeburnn, «A Miracle Material. The Abstract Expression of Concrete», The Fair Face of Concrete. Conservation and Repair of Exposed Concrete, Docomomo International, Preservation Technology Dossier 2, avril 1997, p. 18-23.
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